jeudi 27 décembre 2012

Buenos Aires


L'avion décolle et la coupure s'opère. Les odeurs, les souvenirs, les sensations. La peur de l'inconnu copine avec un sentiment profond de plénitude. L'ivresse, la fatigue, le calme et la tourmente. Comme le marin qui, en s'éloignant du port, jette un dernier regard vers la terre. Douze heures de vol, huit heures de sommeil, arrivée prévue 11 000 kilomètre plus loin dans le petit matin sud américain. La mélodie des premiers mots d'espagnol, un peu de temps pour négocier en douceur le décalage horaire. Buenos Aires, mégalopole du sud construite à la verticale. Gangrenée par le néocolonialisme occidentale et les injections répétées de béton armé. Une architecture melting pot tournée vers les nuages: les Grattes-ciels d'influences haussmanniennes côtoient de titanesques tours pyramidales rappelant vaguement les constructions incas... 





Verticalité de béton sur ciel bleu.



A quoi bon troquer une capitale pour une autre? Une, deux, trois journées à arpenter l'asphalte brûlant, sacs de 15 kilos sur le dos, à la recherche d'une piaule. Nous ne nous attendions pas à ce que la vie à Buenos Aires soit aussi chere qu'en France. Comme partout, on sent le fossé se creuser entre les classes. Plus les prix augmentent et plus le pauvre est destiné à bouffer de la merde, à s'engraisser. En Argentine comme dans le reste du monde, la consommation est habilement orientée dans ce sens. Mais les argentins se sont habitués à tout ça. Quand ce n'est pas la dictature, c'est l'inflation qui leur ôte le pain de la bouche.




Déformations et reflets sur verre et acier.




Jeux de lignes



Texte Hugo Charpentier - Photos Arthur Courtois 

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